Livre 'Marx à la corbeille' de Philippe Manière

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Caractéristiques

Auteur : Philippe Manière
Publication : 1999
Editeur : Stock
ISBN : 2-234-05186-X
Nombre de pages : 263
Prix : 16,80 euros


4ème de couverture

Des P-DG qui font la queue pour plancher devant des examinateurs à peine trentenaires. Un petit professeur d'université qui ferraille contre la corruption des patrons coréens. Des fonctionnaires britanniques qui obligent une compagnie pétrolière, à l'autre bout de la planète, à respecter l'environnement et les droits de l'homme.

Tous ces empêcheurs de tourner en rond ont une arme commune : ils sont actionnaires.

En s'appuyant sur l'énorme force de frappe des fonds de pension, associations militantes et syndicats changent aujourd'hui le capitalisme de l'intérieur, pour mieux changer le monde. Marx n'aurait jamais imaginé qu'un jour le pouvoir du capital servirait la cause du peuple. Les patrons ont désormais des patrons : nous.

C'est ainsi qu'est en train de naître, de Washington à Séoul en passant par Londres et Paris, un véritable mouvement politique. Il pourrait bien bouleverser nos vies.

Voyage au pays de ces citoyens-actionnaires qui font la Révolution à la corbeille.

Philippe Manière, trente-sept ans, est rédacteur en chef et éditorialiste au Point. Il a déjà publié L'Aveuglement français (Stock).


Avant-propos

Dans un monde où le pouvoir du capital est de plus en plus visible et envahissant, où les multinationales ne cessent de grossir par fusions-acquisitions et où leurs décisions semblent s'imposer à nous comme autant de décrets divins, le citoyen est souvent pris de vertige. Il se demande ce qu'il lui reste d'autonomie, quelle prise il a encore sur la marche du monde, où est passé son pouvoir. En réalité, à bien des égards, ce pouvoir n'a jamais été aussi étendu. Jamais sans doute les patrons de ces grandes entreprises qui nous font de plus en plus peur n'ont été aussi exposés à la critique, aux pressions, voire au renvoi pur et simple. Jamais ils n'ont eu tant de comptes à rendre. A nous rendre.

Pour nous, Français, qui avons tendance à considérer que l'Etat est le seul à détenir à la fois la légitimité et les armes qui permettent de contrebalancer le bon vouloir des patrons, c'est un constat difficile à admettre. Pourtant, le capitalisme, qui distille naturellement ses propres contre-pouvoirs, est en train de déclencher un bouleversement inattendu : le retour du citoyen. Par le marché.

Car c'est justement là où l'économie de marché est le plus aboutie, qu'on a vu apparaître au cours des années passées des phénomènes spectaculaires de prise en charge, par les actionnaires eux-mêmes, non seulement de leurs propres intérêts vis-à-vis des dirigeants d'entreprises, mais aussi des principales questions politiques - respect des lois sociales ou de l'environnement, égalité entre les sexes, non-discrimination raciale ou religieuse, vente d'armes etc.

L'instrument de cette reconquête, c'est le pouvoir de l'actionnaire. Pendant trop longtemps, les véritables propriétaires des entreprises ont été muets et passifs - laissant les patrons faire ce qu'ils voulaient. Et ce qu'ils voulaient ne servait pas forcément l'intérêt des actionnaires ni des citoyens. Mais aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Suisse ou encore en Corée, les choses changent - et la France n'échappera pas à ce mouvement salutaire. Organisés en associations ou représentés par les dirigeants des Sicav ou des fonds de pension où ils ont investi leur argent, les actionnaires posent leurs exigences. Et elles sont révolutionnaires, qu'il s'agisse du salaire du P-DG, du contrôle de sa stratégie... ou de sa politique sociale.

Comment en est-on arrivé là ? Au cours des vingt années passées, les épargnants sont d'abord devenus les vrais propriétaires des entreprises, faisant en quelque sorte advenir la "propriété collective des moyens de production" chère aux marxistes. Contrairement aux prévisions de Marx, le capitalisme ne s'est pas autodétruit - mais le pouvoir capitaliste oligarchique s'est bel et bien suicidé : parce qu'ils avaient besoin d'argent, les capitaines d'industrie ont coté leurs affaires en bourse et sont le plus souvent devenus minoritaires aux côtés d'une myriade d'actionnaires. Sicav, fonds de pension et autres sociétés de gestion possèdent aujourd'hui la majorité de presque toutes les multinationales. Or l'argent qu'ils placent en bourse, c'est le nôtre ! C'est un fait : le peuple contrôle aujourd'hui le capital des entreprises, il a pris les commandes.

Jusqu'alors, il l'ignorait lui-même. Mais voici qu'il se réveille. Réveil douloureux : l'affaire Michelin ne vient-elle pas de montrer qu'au nom des actionnaires on pouvait prendre des décisions brutales ? Mais, comme les Américains ou les Britanniques avant eux, les Français ne tarderont plus à comprendre que la fameuse "dictature des marchés" n'a pas que les mauvais côtés qu'ils viennent de découvrir. L'actionnaire a aussi la possibilité de se servir de son pouvoir pour améliorer les entreprises. Si cette prise de conscience va jusqu'au bout, le siècle qui commence nous donnera l'occasion de réaliser une seconde prophétie du vieux barbu de Trêves : la prise en charge directe par le peuple de certaines questions politiques que l'Etat, "instrument au service de la classe dominante", n'a pas su ou voulu régler...

Marx n'avait certainement pas imaginé que le capitalisme, qu'il tenait pour l'ennemi absolu, serait un jour la courroie de transmission de son projet social ! La victoire de l'économie de marché, si elle a enterré les utopies étatistes, ouvre authentiquement la voie à un nouvel idéal collectif qui prétend bien, comme le marxisme, asservir le pouvoir économique à des fins supérieures. Dispersé en d'innombrables mains - les nôtres -, mais d'une portée virtuelle sans limite, le pouvoir du capital est aujourd'hui, si nous le voulons, une arme redoutable contre les abus de pouvoir et les atteintes aux valeurs que nous chérissons. Les patrons ont désormais des patrons : nous tous. C'est sur cette base qu'est en train de naître, de Washington à Séoul en passant par Londres et Paris, un véritable mouvement politique. Il peut radicalement bouleverser nos vies.

Voyage au pays de ces citoyens-actionnaires qui en veulent toujours plus et changent le capitalisme de l'intérieur pour mieux changer le monde.


Table des matières

Avant-propos 9
 
PREMIERE PARTIE
Le peuple capitaliste
1. A voté ! 15
2. Papy Rambaud fait de la résistance 45
3. Les bouchers de Londres 63
4. Les patrons de nos patrons 89
5. Bibendum ne manque pas d'air 119
 
DEUXIEME PARTIE
Les nouveaux militants
6. Quand les fonds se fâchent 139
7. La double hélice 155
8. Le petit prof et les géants 169
9. Des camionneurs à Wall Street 181
10. Ils arrivent ! 213
11. La démocratie capitaliste 239
Remerciements 261

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